Reflexions autour du musée imaginaire

Si la gravure était pionnière dans la démocratisation-A vrai dire toute relative- de l’art en reproduisant les chefs d’œuvres des maitre confirmés pour les mettre à la dispositions d’un public esthète, il a fallu attendre l’avènement massif du médium photographique pour que la diffusion médiatisé des œuvres atteigne, de nos jours, des a circulation des photographies d’œuvre par le moyen d’imprimé (livres, magazines, catalogues etc.) s’accompagne le plus souvent d’une littérature plus ou moins savante qui nous éclaire sur l’œuvre et son auteur. Le perfectionnement des techniques de reproduction a fait du medium photographique un véritable outil de connaissance dont font usage les historiens de l’art, les esthéticiens et les amateurs de tout bord. André Malraux, à qui on doit ce concept de « musée imaginaire » fut un des premiers qui ont mesuré l’impact de la photographie sur le devenir de l’art. Comparé à l’encombrant musée, dont la visite nécessite du temps et de l’argent, le support photographique jouit de sa propension à l’immatériel. En feuilletant chez soi une encyclopédie d’art on peut embrasser d’un coup d’œil des manifestations extrêmement diversifiées des échantillons de l’art universel, nous permettant de les apprécier les uns aux regards des autres. Malraux est conscient qu’ »un musée imaginaire s’est ouvert, qui va pousser à l’extrême l’incomplète confrontation imposé par les vrais musée : répondant à l’appel de ceux-ci, les arts plastiques ont inventé leur imprimerie » (André Malraux, les voix du silence P14). Le musée imaginaire va donc remédier au manquement du vrai musée. Et ceci ne va pas sans modifier notre rapport à l’art. La fréquentation a peu de frai du patrimoine artistique mondial assure un don d’ubiquité à l’œuvre. Sa présentification s’avère possible à tout moment. Mais cette disponibilité a son revers, et on ne doit pas s’extasier outre-mesure : « une photographie d’une peinture n’est pas la peinture. Ce qui va se perdre en cour de route c’est son aura. Reprenant cette notion a Walter Benjamin, Denys Riout l’explique dans les termes : « l’aura d’une œuvre, c’est cet élément qui lui appartient en propre et n’appartiennent qu’a elle, en tant qu’objet singulier porteur d’une histoire sédimentée dans sa complexion matérielle au fil du temps » (Denys Riout, Qu’est-ce que l’art moderne, Gallimard, coll. folio, Paris,p293). Cette aura témoignant de l’authenticité d’une œuvre, se trouve sacrifiée dans la reproduction photographique qui ne nous livre en fin de compte qu’un double regard de l’original.

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